Dans la Bible, le chapitre 22 du livre d’Ezéchiel nous dit: «J’ai cherché parmi eux un homme capable d’élever un mur [de défense], de se tenir debout sur la brèche devant moi en faveur de ce pays, en vue d’en prévenir la ruine, et je ne l’ai point trouvé.» En interprétant ce verset, on peut affirmer que l’intercession – le fait de prier pour les autres – est surtout une prise de position: l’intercesseur se tient sur la brèche, entre Dieu et la personne ou la situation pour laquelle il intercède.

Un modèle d’intercesseur connu est bien sûr Jésus: «Il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!» (Romains 8, 34). Par son sacrifice à la croix et sa résurrection, Jésus est notre intercesseur auprès de Dieu; il a véritablement pris la place du pécheur de manière physique par sa mort sur la croix et il intercède toujours du ciel.

Et l’intercesseur est aussi celui qui reste en alerte, celui qui cherche à discerner les événements et peut avertir d’autres chrétiens afin que ces derniers, à leur tour, se mobilisent dans une prière communautaire, par exemple pour leurs autorités: «Je t’établis comme sentinelle […]. Tu écouteras la parole qui sortira de ma bouche, et tu les avertiras de ma part» (Ezéchiel 3, 17). Ce type de prière est un processus de maturation qui nous fait grandir dans le domaine de la foi par sa dimension décentrée de nous-mêmes et se portant vers l’extérieur.