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Née à l’étranger? Une enfance qui laisse des traces.

© Istockphoto
Les expériences vécues dans nos premières années de vie contribuent à forger notre identité et exercent une influence sur notre parcours de vie. Qu’en est-il pour les enfants d’expatriés?

La manière dont nos parents nous élèvent et les relations construites au sein de notre famille ne vont pas être les seules influences sur notre développement. Le contexte géographique et culturel dans lequel nous grandissons a aussi un impact significatif et laisse des traces bien plus profondes que ce que nous imaginons.

Une troisième culture

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Que se passe-t-il lorsqu’un enfant grandit à l’étranger, dans une famille d’expatriés? Un extrait du résumé du livre Les enfants expatriés: Enfants de la Troisième Culture, de Cécile Gylbert (éd. Les Editions du Net) nous l’explique: «Les enfants élevés à l’étranger ont un parcours hors du commun: une enfance jalonnée de changements, d’adaptations, de découvertes et d’expériences atypiques. Ils se forgent une culture qui n’est ni vraiment celle de leurs parents ni vraiment celle des pays dans lesquels ils vivent: ils deviennent des Enfants de la Troisième Culture (ETC). Ils sont émotionnellement, psychologiquement et affectivement différents des personnes ayant vécu leur enfance dans un seul pays.»

La troisième culture que se forgent ces enfants représente donc un mélange unique de la culture de leur pays d’origine et de la culture de leur pays d’accueil où leurs parents ont choisi de résider. L’influence de ces deux cultures est si importante pour les ETC parce qu’elle a lieu durant leur enfance, c’est-à-dire durant les années formatrices. Les qualités développées au travers de cette expérience les accompagneront pendant toute une vie, certains désavantages peut-être aussi.

Retour au pays

Fille de parents suisses travaillant pour une ONG internationale, Sarah est née au Burkina Faso. Elle fréquente d’abord une école privée française, puisque ses parents résident loin de la capitale, puis un collège international américain. Elle y tisse des liens avec des enfants de différentes origines. Lorsque ses parents retournent en Suisse, elle a à peine douze ans. Elle est plus que déboussolée. Ses camarades de classe sourient en la voyant arriver avec une jupe en coton dans un tissu multicolore. Son accent français lui vaut le préjugé de snob, et sa maitrise de l’anglais suscite la jalousie. Pas facile de se faire des amis. Les premiers liens qu’elle tisse seront donc tout naturellement avec d’autres étrangers.

Son don inné pour les langues, sa large vision du monde et sa maturité acquise grâce aux riches expériences de vie sont un atout pour son avenir et lui ouvriront des portes pour ses études et son parcours professionnel. Mais elle aura aussi de nombreux obstacles à surmonter. La métaphore du caméléon illustre bien les crises identitaires qu’elle traversera: elle est maîtresse de l’adaptation mais dissimule aussi sa profonde insécurité. Elle se sent un peu de partout et surtout de nulle-part. La question qu’elle déteste le plus est: «Tu viens d’où?». Les nombreux déménagements et les adieux douloureux peuvent engendrer une peur inconsciente de l’abandon. S’ouvrir à l’autre et tisser des liens profonds et durables demande beaucoup de courage pour un ETC. C’est ainsi que de nombreux ETC sont très mobiles à l’âge adulte, ils aiment le changement et craignent la routine.

Dire oui à sa biographie

Lorsqu’un ETC reçoit l’aide dont il a besoin, parfois thérapeutique, pour dire oui à sa biographie unique, le résultat est merveilleux. Son entourage peut aussi beaucoup l’aider en l’acceptant comme il est et en s’intéressant à son parcours. Les amitiés avec d’autres ETC sont salvatrices, car elles permettent de se sentir compris et «normal». Enfin, lorsqu’il trouve son identité en Christ, l’ETC est capable de vivre pleinement avec tous les merveilleux trésors qu’il a reçus.

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