Être une femme selon le cœur de Dieu
Être une femme selon le cœur de Dieu, voilà qui sonne comme une entreprise bien audacieuse. Qu’attend-t-il de moi, au juste, Dieu ? D’être une épouse aimante, une employée modèle, une bonne mère, une membre de l’Eglise assidue ? Le programme, je le connais bien et j’essaie de le mettre en pratique : aimer, servir, relever les défis, savoir aussi lâcher prise, me remettre en question, pardonner, etc. Et si je m’étais trompée de verbe : «être» une femme selon son cœur et non pas «faire» ? Cela me ramène en réalité à trois choses : être moi, être femme et connaître le cœur de Dieu. Une entreprise certes audacieuse, mais qui promet une grande liberté.
Etre moi
Etre soi revient à connaître qui nous sommes, à trouver notre identité. Voilà un thème qui nous plaît bien, nous les adeptes des tests perso, profils psychologiques, réflexions sur l’être, les relations, les émotions que l’on savoure à toutes les sauces : bouquins, séminaires ou bavardages sur le pas de porte. Cette curiosité a du bon. Elle nous dote d’une grande sensibilité, d’une capacité d’empathie qui est une force. Et cette introspection, si elle demeure occasionnelle, nous fait grandir et donne l’occasion à Dieu de travailler notre caractère.
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Mais savoir qui l’on est représente aussi son lot de défis, principalement celui d’avoir un regard sur soi qui soit juste. «Si l’on découvre comment Dieu nous voit, on découvre notre vraie identité», avance Manfred Engeli, psychothérapeute. Qu’est-ce qui ou plutôt qui me définit ? Bertrand Audéoud, thérapeute, explique : «Notre estime de soi est basée sur ce que nous croyons être, ce que nous croyons devoir être, ce que les autres disent de nous. Les contours de notre existence sont tracés au crayon par les autres, au travers des remarques qui nous définissent». De part ces regards, «avec le temps, on a l’impression de savoir qui l’on est», souligne Manfred Engeli. «Mais on se transforme sans arrêt !»
Bertrand Audéoud encourage à se laisser définir par le regard de Dieu : «Il me permet de devenir acteur de ma vie. Je décide de gommer les traits qui ne me correspondent pas et de laisser Dieu dire quelle est mon identité. Je vais croire en mes capacités non par orgueil mais parce qu’elle viennent de Dieu». La foi permet de laisser Dieu apporter sa contribution au façonnement de notre personnalité. Le défi ? «Devenir celui que je suis déjà en Jésus, qu’il a créé unique», invite Manfred Engeli.
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Etre femme
Une autre manière d’être une femme selon le cœur de Dieu consiste à revenir à notre identité de femme. «Notre identité masculine ou féminine concerne tout notre être : notre manière de réfléchir, nos émotions», rappelle Manfred Engeli. Si Dieu définit notre identité, il définit également l’identité de femme.
La vision de la société sur notre sexe nous influence. Elle dicte ce qu’est une femme, ce qu’est un homme. «Et il n’est pas si simple de résister à ces tendances», note le thérapeute. Le féminisme a eu certains revers, rappelle-t-il encore. «En entrant en concurrence avec les hommes, la femme est parfois devenue infidèle à elle-même. Dans le monde professionnel, notamment, elle a dû sacrifier quelque chose de sa nature. La femme est une personne très entière. Elle a cette qualité de savoir partager son cœur», souligne-t-il.
Pour Marie-Claire Buis, pasteur et conférencière, être femme veut également dire se développer au-delà du rôle d’épouse et de mère. Avoir une vie pour soi, sans que cela ne reflète de l’égoïsme. «Beaucoup de femmes chrétiennes oublient de développer leur vie en tant que femmes, de considérer leur place dans la société. Parfois, le désir d’être tellement parfaites nous pousse à négliger cette dimension», explique-t-elle. «Être femme, c’est aussi déculpabiliser quand on se plante : il n’y a rien de parfait dans ce bas monde. On va tendre à cela, essayer, mais c’est tout», encourage-t-elle. «Il s’agit d’apprendre à venir devant Dieu, sans culpabilité. Dieu veut que nous soyons des êtres libres à part entière. Nous portons souvent des jougs qui dépassent notre capacité.»
Connaître le cœur de Dieu
C’est devant Dieu que tout se joue. «Le grand défi est de découvrir dans ma relation personnelle avec Dieu qui je suis, ce qu’il dit de moi, qui je suis en tant que femme», ajoute Manfred Engeli. Nous devons être conscientes de notre besoin de la présence de Dieu à nos côtés. Tout découle de cette intimité. «Si ce n’est pas le cas, le reste devient bonne morale, on peut être un “bon humain”, mais cela n’a pas le poids escompté», note Marie-Claire Buis. «La femme joue un rôle énorme, notamment dans le foyer. Si nous ne puisons pas nos forces auprès Dieu, nous nous épuisons». Pour la conférencière et auteur, la recherche de solutions pour surmonter nos défis nous ramènera toujours à la question de l’intimité. L’obstacle à surmonter : le temps nécessaire à cette intimité, essentielle pour vivre, sereinement, comme une femme selon le cœur de Dieu.
Natacha Horton

Article tiré du numéro SpirituElles 3-09 – Septembre-Novembre
Les citations qui font du bien
Les femmes ont demandé au créateur un travail plus sophistiqué «Dès le commencement, les femmes ont donné à Dieu des satisfactions inouïes. Elles ne sont ni un vague ajout au plan de Dieu pour le monde, ni un additif destiné au soi-disant roi de la création, l’homme. Non ! Si l’homme est la couronne de la création divine, les femmes représentent les joyaux qui ornent cette couronne», écrit le pasteur argentin Edgardo Silvoso. Dieu a pris un très grand soin lorsqu’il a créé la première femme. Les deux termes utilisés pour parler de la création de l’homme puis celle de la femme ne sont pas identiques. Dieu a «façonné» la femme, il ne l’a pas seulement formée. «La différence entre les deux verbes équivaut à celle d’une maison bâtie par un apprenti par rapport à un édifice construit par le meilleur des architectes. Façonner suppose une plus grande dose de créativité et une technique plus raffinée !», s’enthousiasme l’auteur.
Edgardo Silvoso, Les femmes, arme secrète de Dieu, Ministères Mulilingues
Une confiance en soi restaurée
C’est dans le cœur de la femme que tout se joue. Chacune recèle un potentiel énorme, mais le cœur est comme entouré de barreaux. Ces barreaux, ce sont le plus souvent «une piètre estime de soi et la difficulté à se défaire des sentiments de vulnérabilité et d’insécurité», avance Amanda Antcliff, formatrice d’adultes australienne. Dieu désire que les femmes soient libres. Cette liberté vient en acceptant et en mettant en pratique ce que Dieu dit de nous. L’une des vérités à s’approprier est que nous sommes dans un processus continuel de transformation. C’est Dieu qui nous façonne et nous modèle. Il restaure les parties brisées et cachées de notre être pour révéler ce qu’il a déposé en nous lorsqu’il nous a créées. «Lorsque nous sommes armées avec la conscience de qui nous sommes, nous devenons plus confiantes et capables. Il ne s’agit pas uniquement de savoir que nous sommes quelqu’un de spécial et d’important, mais en quoi nous sommes spéciales et en quoi notre vie a du sens.»
Amanda Antcliff, Women Rising, Ark House
Les aptitudes ne sont pas liées au sexe
«C’est Dieu qui choisit qui il appelle à son service et à qui il attribue les dons. C’est lui qui détermine les quotas». Deux missionnaires de Jeunesse en Mission ont rédigé un plaidoyer en faveur des femmes. Ils se sont posé une question rhétorique : «Parmi les dons naturels et surnaturels, lesquels Dieu peut-il accorder aux femmes ? La question n’était-elle pas ridicule ?». Les auteurs remettent les pendules à l’heure : pour eux, la capacité de diriger, notamment, peut être trouvée aussi bien chez une femme que chez un homme, battant en brèche certaines traditions ancrées dans les Eglises. «Pour réfuter l’idée que la fonction de direction est réservée aux hommes, il suffit de regarder dans la Bible. Plusieurs femmes l’ont exercée : Déborah, Myriam, Phœbé, Junias, etc.».
Loren Cunningham et David Hamilton, Et pourquoi pas les femmes ?, Jeunesse en Mission