Avouons-le : L´herbe est toujours plus verte ailleurs. Ma meilleure amie est tellement plus drôle que moi, ma collègue de travail tellement plus organisée, ma prof de chant ? Une mère parfaite. Sans nous en rendre compte, cette attitude récurrente nous pourrit la vie et nous empêche de développer les dons que nous avons reçus. Mais nous sommes ainsi, toujours à la recherche de la perfection et, par conséquent, perpétuellement insatisfaites tant que nous n´acceptons pas notre nature imparfaite. Comment demander à Dieu de faire fructifier les dons et les qualités que nous avons reçus ?

Dons ou qualités ?
« Mes qualités, physiques ou intellectuelles, je les possède. Je n´ai plus besoin de les recevoir, mais je dois les entretenir », relève Pierre-André Pouly, pasteur résident à Crêt-Bérard. « Par contre, je ne reçois pas un don de Dieu une fois pour toutes ».
Les dons que Dieu confère dépendent de sa volonté et de notre capacité à les recevoir, à les faire grandir et à les utiliser pour le bien commun, et non pas pour satisfaire notre ego. Parmi ces dons, on retrouve notamment les fruits de l´Esprit (la bienveillance, la patience, la douceur, etc.), des fruits qui sont aussi appelés à mûrir.
–CREDIT–
Reconnaître et accepter
Pour y voir plus clair, traçons trois colonnes sur une feuille. Cette liste va permettre d´identifier nos qualités naturelles et dons de Dieu. La troisième
colonne est tout aussi importante car elle nous révèle ce à quoi nous aspirons. À voir, ensuite, si cela est vraiment indispensable au regard
des deux premières colonnes. Et si ça l´est, alors il ne nous reste plus qu´à demander et, surtout, à entretenir et mettre en pratique !

Ces dons que nous n´avons pas
Bien souvent, nous butons sur la troisième colonne. Nous nous rêvons engagées dans des projets, des dons, que nous jugeons supérieurs. Mais on ne peut pas exceller en tout. Mesurons-nous suffisamment le bien que nous faisons autour de nous, chaque jour, dans les petites choses ?
L´apôtre Jacques écrit (4,3) : « vous demandez et ne recevez pas parce que vous demandez mal, afin de dépenser pour vos passions ». galates 5 dit bien : « Il y a plusieurs membres, et cependant un seul corps. L´oeil ne peut donc dire à la main : “Je n´ai pas besoin de toi” ». Il n´y a pas de grand ou de petits dons, de grandes ou de petites qualités. Il y a ce que nous sommes :
uniques.

Confiance et exercices
« Ce qui nous manque », relève Pierre-André Pouly, « c´est la confiance de nous engager avec ce qu´on est en recevant ce qui nous est donné d´être instant après instant.
Plus on s´engage, plus on voit que les dons se révèlent, qui sont des vrais dons et pas seulement des qualités.» Un don dans les deux sens du terme : quelque chose qui nous est donné et que l´on donne plus loin.
Tout comme le corps a besoin d´exercices pour se muscler, notre nature humaine a besoin de vigilance pour entretenir les qualités et les dons que Dieu nous a donnés. Lorsque nous glissons dans l´auto-dépréciation, trois outils vont nous être très précieux : un tape mouche, un arrosoir et la liste ci-dessus que nous devrions toujours avoir à portée de main.
Dans les moments de dévalorisation, on utilisera le tape mouche pour couper court et énergiquement avec les « je ne vaux rien ». Ceci étant fait, on peut sortir la petite liste de nos qualités, les considérer un instant avant de les arroser abondamment. Dernière étape, on cueille une ou plusieurs de ces jolies fleurs que l´on pourra offrir ou s´offrir, pour embellir et égayer notre vie et celle de ceux qui nous entourent. Dans ce jardin, un peu particulier,
l´avantage est que plus nous cueillons et offrons les fleurs de nos dons et qualités, plus elles vont se multiplier et se fortifier. ❚

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles – Septembre à Novembre 2008

Commander S’abonner